Plantation des haies

PLANTATION DES HAIES

Les haies font partie intégrante du paysage des villas regroupées en lotissement, des résidences de banlieue ou même des « maisons bourgeoises » ; elles sont principalement utilisées comme clôture pour protéger un espace personnel considéré aujourd’hui, de plus en plus, comme une « bulle protectrice », un refuge (le cocooning des Américains) face aux « agressions » de la vie moderne. Elles doivent protéger des regards indiscrets, jouer le rôle de « frontière » entre lieu privé et lieu public, amortir les bruits, masquer certaines aspérités inesthétiques.

Toutefois, certaines  règles juridiques et techniques sont à respecter lors de leur plantation.

● REGLES DE MITOYENNETE

HAIES MITOYENNES (appartient aux deux propriétés adjacentes) : gain de place. Frais d’implantation partagés	Axe de la haie sur limite
HAIES DE CLÔTURES DE MOINS DE 2 m DE HAUT	Axe de la haie à 0,50 m de la propriété voisine
AIES BRISE-VENT DE PLUS DE 2 m DE HAUT	Axe de la haie à au moins 2,00 m de la limite

● LES HAIES TAILLEES

Les grands paysagistes français, tel Le Nôtre, ont abondamment utilisé, avec un résultat inégalé la technique des haies taillées. Ils ont inscrit leur marque indélébile dans le paysage français du XVII siècle dont on peut admirer les nombreux chefs-d’œuvre (Versailles, Châteaux de la Loire).

Aujourd’hui, si cette technique se marie avec les jardins architecturés d’une certaine ampleur auxquels elle confère un aspect majestueux, il n’en va pas de même avec les surfaces plus réduites de nos jardins contemporains. L’installation d’une haie taillée semble alors disproportionnée et injustifiée par son manque de souplesse, son uniformité, son caractère trop régulier, la différenciant d’un mur uniquement par sa couleur et un entretien que beaucoup jugent, avec de l’expérience, abusivement répétitif.

■   Ouverture de la tranchée

-      matérialiser l’axe de la haie

-      décaisser 0,25 m de chaque côté sur 0,50 m de profondeur en triant la terre de surface de celle du fond souvent médiocre

-      décompacter parois et fond à la fourche-bêche

-      déposer de la terre de surface et y mélanger l’amendement (2 à 3 litres de terreau ou de tourbe au mètre) et la fumure (100 g de corne broyée et 50 g de super-potassique au mètre).

■   Préparation

-         Couper deux piges (morceaux de bois) l’une à la distance de la limite, l’autre de l’écartement entre les plants (gain de temps, l’emploi du mètre n’est plus nécessaire).

-       Préparer les végétaux comme pour une plantation d’arbustes

-        Les déposer le long de la tranchée (si nécessaire les protéger du soleil et du vent)

-        En l’absence de mur ou de grillage, tendre un cordeau comme un guide parallèle à l’axe de la haie

■   Plantation

-      Mettre en place les deux arbustes d’extrémité en vérifiant avec la pige « distance de la limite » et en amenant le collet juste à niveau du col.

-      Planter les intermédiaires en s’assurant avec les piges du distançage de la limite et du plant précédent.

-      Caler les racines avec de la terre fine et vérifier que la face la plus décorative est présentée dans l’angle vu.

-      De temps en temps, reculer en bout de ligne pour contrôler l’alignement.

-      Achever le remblaiement par la terre du fond et tasser.

-      Griffer pour parfaire le nivellement, aménager une rigole à la base des plantes pour faciliter l’arrosage.

● LES HAIES BOCAGERES

La mécanisation, à outrance, de l’agriculture a entraîné la disparition de milliers de kilomètres de haies, fruit d’une patiente tradition plus que millénaire.

Les profondes modifications entraînées, les accidents spectaculaires (inondations catastrophiques) ont fait prendre conscience actuellement de leur rôle fondamental aussi bien sur le plan agronomique (création de micro-climats, limitation de l’évapotranspiration) qu’écologique (diversité stabilisatrice des écosystèmes) ou économique (production de bois).

Les études scientifiques qui ont été menées n’ont pas été sans répercussions pour l’horticulture paysagère. En effet leur entretien limité (taille), leur côté un rien sauvage et naturel (rusticité) , leur développement modéré, leur fonction d’habitat et de garde-manger pour les oiseaux familiers des jardins (merles, rouge-gorges, mésanges, etc.) leur ont donné un nouvel attrait. De plus, les techniques de plantation sur film plastique ou d’irrigation (goutte à goutte) ont facilité largement leur diffusion. 

En outre, au moindre prix, tout en étant un loisir, elles peuvent être constituées de végétaux issus de la flore naturelle proche des zones urbaines (Sureau, Cornouiller, Aubépine) même si l’effet décoratif est atténué. Elles évitent alors les coupures visuelles parfois surprenantes entre végétation spontanée et jardins trop fortement structuré.

Sur le plan strictement horticole, la croissance de « jeunes sujets » n’est pas toujours harmonieuse, l’effet de départ est quelquefois modéré, néanmoins la patience est toujours récompensée.

■     Préparation du sol

-      elle conditionne la réussite

-      décompacter le sol en profondeur pour faciliter la pénétration des racines (sous-soleuse, dents du ripper, godet de la pelle mécanique)

-      émietter la partie superficielle sur 1,50 m de large (griffe, fraise rotative, herse alternative)

-      incorporer un amendement humique (terreau ou tourbe 2 à 3 litres) et une fumure de fond (100 g de corne broyée et 50 g de super-potassique) par mètre

■     Mise en place du film polyéthylène

-         délimiter au cordeau, une planche de 0,90 m

-         dans l’axe de cette dernière, poser un tuyau d’irrigation « goutte à goutte »

-         suivant le cordeau, ouvrir à la houe, une petite tranchée en tirant la terre à l’extérieur

-         dérouler le film polyéthylène opaque (1,25 m de largeur et 80 microns minimum d’épaisseur) sur le massif, le fixer solidement aux extrémités (piquets)

-         tendre et bloquer les bords dans la tranchée (avec de la terre en menant les deux côtés simultanément)

-         enlever les piquets et enfouir les extrémités

■ Préparation des végétaux

-      les « jeunes plants » sont les mieux adaptés à ce type de plantation pour lequel il est impossible d’ouvrir des trous spacieux

-      réduire le système radiculaire de façon à pouvoir le glisser facilement dans un creux de faible dimension

-      raccourcir la partie aérienne proportionnellement aux racines

-      après préparation d’un « pralin » y plonger les plantes immédiatement pour éviter leur dessiccation

■    Plantation

-      tendre un cordeau pour aligner le premier rang, repérer les emplacements des végétaux en fendant le film en croix

-      glisser le plante en ouvrant un trou à la houe, sans extraire la terre

-      maintenir le collet 1 ou 2 cm en-dessous du niveau du sol

-      serrer la terre à l’aide d’un piquet en bois

-      parfaire le bornage par un bon arrosage

-      planter le second rang à 0,50 m du premier

-      terminer en disposant, au pied de chaque arbuste, une pelletée de sable

-      impérativement, ne pas se déplacer sur le film, risques de compactage du sol et de stagnation de l’eau

■    Exemple de haie bocagère

1 Abelia 2 Cotoneaster franchetti 3 Viburnum tinus 4 Weigela hybride 5 Amelanchier canadensis

MATERIEL

-          fourche à bêcher

-          bêche

-          houe

-          griffe

-          râteau

-          matériel de terrassement

-          seau

-          sécateur

-          cordeau

POUR PLANTER LES 80 METRES DE HAIE DE CE PROJET :

- Carpinus betulus                                           80

- Tourbe                                                         200 l

- Corne broyée                                                8 kg

- Super potassique                                          2 kg

- Ouverture mécanique de la tranchée             4 h

- Plantation                                                     14 h

- Finitions                                                       3 h